Marlène RENAUD
CQS – Directrice Générale
« Lorsqu’une chose évolue, tout ce qui est autour évolue de même. »
Paulo Coelho / L’Alchimiste
S’il est un domaine en profonde mutation ces dernières années, c’est bien le secteur médical.
Autrefois constitué d’innombrables indépendants libéraux, tout le tissu de structures s’est resserré. Sous l’influence des regroupements de cliniques, sous la pression croissante des règlementations, impactés par les baisses de nomenclatures, les centres d’imagerie médicale sont devenus plus imposants, et s’apparentent aujourd’hui à des entreprises de taille parfois considérable.
Les organigrammes s’agrandissent, les modes de management du centre d’imagerie d’hier atteignent leurs limites, et la répartition de nouvelles responsabilités mène logiquement à de nouvelles spécialisations, souvent bien loin des études scientifiques formant le socle de compétences des radiologues.
En quête de cadres
Il est révolu le temps où un dirigeant de centre d’imagerie médicale pouvait se contenter d’être un expert en radiologie. Aujourd’hui, les structures cherchent à recruter d’autres types de collaborateurs, spécialistes certes de leur métier, mais disposant d’autres « casquettes ».
« Cadre administratif », « directeur administratif ou financier », « directeur », de nouveaux intitulés de fonctions apparaissent dans les organigrammes, pour autant de responsabilités et de spécialisations.
Sélectionner une équipe : un métier
Évidemment, il a toujours fallu gérer du personnel, mais l’ambiance familiale qui régnait au cœur d’effectifs réduits ne fonctionne plus à grande échelle. Et l’on ne parle pas seulement ici de recrutement, de gestion des paies ou de planning : les projets, de plus en plus imposants, nécessitent des collaborateurs impliqués, aux compétences régulièrement mises à jour, et animés d’un réel esprit d’équipe. Tout un programme.
La gestion administrative du personnel est déjà encadrée d’obligations légales et réglementaires de plus en plus complexes. Mais le sujet va au-delà des lois : comme dans l’industrie et les services, la fonction RH (Ressources Humaines) est devenue un véritable enjeu stratégique.
Savoir dénicher les bons talents, gérer les évolutions professionnelles sur le long terme en choisissant les bonnes formations pour les bonnes personnes, réussir à créer une véritable culture d’entreprise et un système de valeurs qui focalisent l’envie d’avancer… cela fait longtemps qu’en milieu professionnel, on sait que la compétence n’est rien sans motivation.
Une obligation de bonne gestion…
Qui dit « équipe » dit « postes ». Or, les rôles de ces nouveaux managers sont multiples : favoriser la cohésion et la communication, faire respecter les règles (internes, comptables, réglementaires, de sécurité), anticiper et préparer l’avenir… le tout en recherchant l’optimisation financière du groupe.
Ces nouvelles fonctions sont des coordinateurs, des facilitateurs, des gestionnaires. Et ces derniers ont un besoin vital d’indicateurs et tableaux de bord performants pour un suivi global et rationalisé : les approches processus et qualité ne sont plus très loin.
… dans une optique d’amélioration…
Conformité au label Labelix (le référentiel spécifique à l’imagerie médicale), certification ISO 9001 (peut-être le référentiel qualité le plus connu du grand public) : les démarches pour prouver la fiabilité des organisations se multiplient, et nécessitent la mise en place d’outils… et d’une véritable culture de l’amélioration.
Néanmoins, les référentiels qualité nécessitent l’implication de connaisseurs. Ces projets réclament une compréhension des textes et de leurs exigences, alors même qu’une connaissance pointue du métier est indispensable pour les appliquer : un réel challenge pour les cadres qui endossent ces responsabilités.
… et en toute sécurité…
Locaux, machines et appareillages : encore un sujet où la réglementation et les exigences ne cessent d’augmenter, et où les managers se doivent d’acquérir de nombreuses compétences : gestion en hygiène sécurité, radioprotection et dosimétrie, suivi des maintenances. Les patients comme l’ensemble du personnel doivent pouvoir cohabiter dans un environnement sécurisé, où les risques sont connus et maîtrisés.
… le tout, pour le patient
Le domaine de la santé demande une sensibilité particulière, car notre destinataire est un patient, qui se confronte à nous dans un cadre parfois difficile. Tous ces changements d’organisation, ces optimisations, ces compétences, ont pour but une meilleure prise en charge et une amélioration des systèmes de santé.
Autant dire que le jeu en vaut largement la chandelle.